Les Antisèches du Bonheur by Lehmann Jonathan

Auteur:Lehmann Jonathan
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: HarperCollins
Publié: 2020-02-08T06:51:39+00:00

Je ne peux pas changer le passé mais je peux toujours faire de mon mieux ici et maintenant

« Hier est derrière, demain est mystère, et aujourd’hui est un cadeau, c’est pour cela qu’on l’appelle le présent. »

Maître Oogway, Kung Fu Panda

La toute première Antisèche que je me suis écrite, quand j’ai commencé à créer des méditations guidées, était l’affirmation : « Je ne peux pas changer le passé mais je peux toujours faire de mon mieux ici et maintenant. » Je savais qu’il fallait que je me répète ce principe, car, à l’époque, je passais un temps fou à douter des comportements que j’avais pu avoir et des décisions que j’avais prises. Il s’agissait en général de petites choses : des messages qui restaient sans réponse et que je regrettais d’avoir envoyés ; des moments où j’avais laissé l’irritation ou la colère prendre le dessus ; des situations de conflit où j’avais pu être blessant ; des interventions en public qui ne me semblaient pas assez réussies, etc.

Ces situations agitaient terriblement mon mental : je me répétais que j’étais vraiment trop nul, trop con, que j’étais grave, que j’étais un loser, un égoïste. Mon Moi Histoire s’en donnait à cœur joie en explorant tout le champ lexical de la médiocrité. Ces séances de prises de tête pouvaient durer des heures, des jours parfois, et je les vivais comme de véritables virus mentaux. Il me fallait donc un antidote à cet état qui me rendait fou.

« Je ne peux pas changer le passé mais je peux toujours faire de mon mieux ici et maintenant. » L’idée semble évidente, mais elle n’est pas si facile à appliquer. Nous avons beau savoir que nous n’avons pas de prise sur ce qui appartient au passé, ça ne nous empêche pas de passer des heures à ressasser des histoires inutiles.

Un problème survient. Au lieu de penser « utile », de réfléchir à la meilleure manière de le gérer et d’éviter qu’il ne se reproduise, on peut dépenser un temps infini à se morfondre ou à pointer du doigt les responsables. L’affirmation « Je ne peux pas changer le passé mais je peux toujours faire de mon mieux ici et maintenant », si nous nous la répétons régulièrement et que notre mental nous la ressert au moment opportun, nous permet simplement de dire : « Stop. Merci, cher Moi Histoire, de rechercher la vérité sur cette affaire, mais, là, tout de suite, tu ne me sers à rien. Tu ne fais qu’augmenter mon stress et ma mauvaise humeur. »

Cette affirmation soulève l’idée que la culpabilité est inutile. Quand je me sens coupable, j’ai tendance à laisser mon Moi Histoire me dire que je n’aurais pas dû faire ci ou ça, que je devrais me sentir mal. La culpabilité – et c’est sans doute un héritage judéo-chrétien – fonctionne comme si se sentir mal dans le présent pour quelque chose que nous avons fait dans le passé pouvait partiellement nous absoudre. Il y a même un dicton pour ça : « Faute avouée à moitié pardonnée.

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